Pommes de terre : ramassées. Courges : au chaud. Betteraves : en hivernage. Prochaine mission : les carottes. Et aussi ranger les serres pour y mettre nos petites feuilles tendres hivernales. Carlos et les mecs jouent de la binette et du tracteur pour nettoyer les cultures restantes (et le petit coup de froid de cette nuit précipitera certainement la fin de quelques résistants estivaux). La saison des épinards est aussi ouverte. Une semaine à se vautrer parmi leurs feuilles et pouvoir ainsi enlever les vilaines herbes qui nous faisaient « coucou ! ». En tous cas, plus de haricots à écosser, nous tournons la page pour cette année. Et nous commençons déjà à penser où nous planterons les pommes de terre l’année prochaine. Et à rentrer le compost. Et il y a aussi les commandes de graines pour novembre. Donc nous allons nous calmer, respirer un bon coup, profiter des derniers rayons d’automne avant de plonger dans la suite. Suspendre notre course le temps de nous retourner, d’apprécier ce qui a été réussi avant de réfléchir à nous améliorer … et, surtout, penser à notre commande pour le Père Noël (parce que j’ai bien vu que la télé commençait à s’ambiancer sur le sujet…).
Les patates sont déjà une histoire ancienne. La nouvelle marotte est : rentrer les betteraves. Qui sont grosses (ben ouais … parce qu’elles ont mal levé …). Carlos pensait commencer vendredi mais … l’urgence d’autres tâches s’est intercalée et les minutes ont filé.
Petite surprise du samedi : nos beaux semis de mâche ont trouvé un prédateur. Toutes les petites graines bien enfouies étaient sur le flanc, vidées de leur substance. Oiseau ou souris ? N’empêche, la moitié est dans l’estomac d’un gourmand …
Notre deuxième marotte est l’herbe. Combat des ¾ de l’année. Et bien futile parce qu’elle est beaucoup plus forte que nous. Mais nous la surveillons du coin de l’œil (ou plongeons en son sein dans le cas de la mâche). Elle mène une tentative perfide dans les épinards et reste anecdotique parmi les poireaux. Mais saura-t-elle garder sa place ?
Nous avions cru en nos aubergines. Et, cette année, elles ont décidé que pas du tout. Elles font grève. A aucun moment elles ne nous donneront satisfaction. Alors, puisque la nature est imprévisible, nous ferons avec …
Les grandes manœuvres se mettent en place pour les patates. Tout s’accélère. Parce-que-sinon-on-y-sera-encore-à-Noël-comme-en-1974 … C’est vous dire si cela arrive souvent ! Mais plus rien n’arrêtera le Grand Chef (sauf la défaite de la patate).
Et, pendant ce temps, dans le champ, l’herbe gagne doucement ce qu’elle n’avait pu coloniser plus tôt. Nous échangeons l’aliénation auprès des haricots pour les épinards. Les choux commencent leur règne (et le prolétariat de l’herbe en a coupé la tête à plus d’un !). Les tomates continuent à faire leur belle mais savent la partie perdue. Les céleris ont encore le temps de grossir. Un légume en remplace un autre. Une saison en pousse une autre …
Hé… hé… des aubergines qui daignent nous honorer de leur présence. Alors profitez parce que, pour cette année, j’ai bien peur que ce soient les seules … et, petite nouveauté, le pakchoï. Sinon, c’est le début des soupes …
Contrariété n°2 du Grand Chef : la chaîne qui casse. Donc arrêt de l’arrachage de ses patates. Donc report d’une semaine. Donc grinchichouillis en regardant le ciel qui semble non coopératif à la grande vision du Grand Maître de la Patate.
Et en attendant une accalmie (et aussi que le sol absorbe les surplus de l’or céleste qui nous a cruellement manqué cet été), les serres accueillent nos carcasses pour un entretien d’automne. Semis de la mâche à foison pour se faire un hiver douillet.
Et plaisir de Laure : l’ouverture d’une chasse particulière, celle des épinards d’élevage. Pas besoin de courir après, ils sont présents en ligne, bien mignons (et beaucoup trop petits pour moi).
Alors moi, je dis : « pourquoi pas, tant que je ne les vois pas souvent… ».
L’automne contamine petit à petit le panier … En même temps, avec la pluie qui s’invite régulièrement, les plats un peu plus consistants commencent à envahir notre quotidien …
Contrariété du Grand Chef de la Patate : la pluie-qui-gêne l’arrachage des patates. Bref, après avoir passé un début d’été à attendre la pluie qui ne venait pas, une période estivale à espérer qu’elle s’arrête en constatant les départs de mildiou, les interdictions totales d’arroser (avec heureusement des dérogations), à nouveau plus d’eau et de forte chaleur à friser le bout des feuilles de salades (et autres), Madame-la-Pluie s’invite quand le Grand Chef a le pied sur l’accélérateur. Mais les changements de plan nous connaissent. Nous prenons la liste dans un autre sens en attendant que le sol évacue son trop plein dans ses profondeurs. La bonne nouvelle est que nos poireaux s’arracheront sans fourche pour quelques heures …