Amap Plaisir des Saveurs

Samedi 14 Novembre, 4h30. Gros moment de flottement en prenant mon portable pour aller au marché en constatant que certains amis étaient en sécurité, mais de quoi ?

Mes yeux s’étaient fermés sur une France se préparant à faire la fête et 8 grains de sable à l’échelle mondiale avaient endeuillé un peuple.

Indépendamment du marché parisien annulé (et de cette drôle de balade nocturne avec mon camion), on pense à plein de choses : à ceux qui sont tombés, à ceux qui ont vécu, à ceux qui ont juste vu, à ceux qui l’ont fait, à ceux qui l’ont demandé, à nous, au passé, à cet instant présent et pourtant irréel, et au futur.

La routine n’avait plus cours.

Que voulons-nous ?

A notre hauteur de grains de sable, mettre les mains dans la terre, souvent avec amour (parfois avec rage) et nourrir en rencontrant avec plaisir ceux qui aiment les légumes « à nous » semble un bon début pour passer la vie (la nôtre et celle que l’on transmet au travers de notre travail)

Bonne semaine…

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Tout le monde nous pose cette question :

« Mais la douceur à cette époque, ce n’est pas mauvais pour les cultures ? »

Pour ma part, plus je vieillis, plus je deviens comme ma mère. Donc je râle quand il fait froid (et ma tolérance n’est pas haute… je quitte le pull à partir de 26°C dans la maison…), quand il pleut, quand il n’y a pas de soleil…

Mais pour répondre, je dirais qu’heureusement, il fait doux parce qu’il ne resterait que des choux et des poireaux !

Et fini la mâche qui pousse avec des températures négatives, exit le fenouil (d’ailleurs notre essai sous serre est aussi concluant que nos haricots… le manque de lumière met tout sur pause !) et peut-être, je dis bien peut-être, qu’avec ce temps, il sera bientôt possible d’attaquer les petits épinards sous serre ou alors on attendra Mars s’il fait froid…

Sans oublier qu’on n’a toujours pas rentré les carottes, qui ainsi feront peut-être 1kg chacune mais se conserveront mieux ! Que Super Carlos, instrument barbare à la main, arrache les céleris du sol maintenant et espère s’atteler aux petits radis noirs dès demain…

Bref, on n’est peut-être pas le Sud, les températures montent inexorablement avec notre présence (et je n’irai pas vous livrer en vélo !) mais un hiver à 10°C sans rhume, c’est quand même sympa…

Et puis pas de panique, on peut avoir 3 semaines de -15°C entre Janvier et Mars.

Donc en attendant, ma fille continuera à me demander :

« Dis, maman, quand est-ce qu’il neige ? »

S’il ne tenait qu’à moi, jamais, ma fille… mais cela, je ne le lui dirai pas.

Bonne semaine…

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Cette séance de perfidie ne vous concernait en rien, mais elle m’a traumatisé vendredi dernier !

Pour vous, c’est simple, on multiplie le poids par le nombre de personnes. Pour les marchés, c’est encore plus simple parce que nous autres, pauvres humains, n’avons aucune originalité pour notre assiette et les quantités varient très peu d’une semaine à l’autre, ce qui est aussi facile à prévoir… Donc Super Carlos a droit à un petit tableau où tout est répertorié en colisage de caisses. Et s’il y a 1 ou 2kg de plus ou de moins, ce n’est pas grave…

Et vendredi, ils se sont tous donnés le mot… J’ai commencé par m’écrouler sous la caisse de poireaux (qui en principe fait 14kg) quand il a fallu la hisser en haut de la pile. Elle ne faisait que 20kg… parce que Super Carlos m’a expliqué que dans son élan, il avait fait un peu plus de poireaux qu’il a caché en tassant (avec le pied, je pense) les caisses. Il a été rebaptisé Carlos-le-Perfide.

Ensuite, Antoine, notre saisonnier dont on est toutes amoureuses (vendeuses incluses !), m’a transformé un cageot de navets boule d’or en caisse noire de boules d’or… mais il est trop mignon, alors on est mignonne avec lui… Pas de surnom mesquin.

L’Ancêtre qui, comme il s’ennuyait, a raclé (comprenez que c’est pour ne pas gâcher…) le carré de salades dehors. Enfin salade, salade… de la mini quoi ! Et moi ? J’en fais quoi après ?!

Sans parler des carottes qui bientôt seront vendues en poteau pour clôture tellement elles sont grosses…

Mais bon, on s’en remet. N’empêche, Carlos-le-Perfide a bien rigolé quand j’ai dû avouer qu’un peu plus de poireaux aurait été bien…

Bonne semaine…

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Vous l’avez peut-être deviné, et ceux qui avaient la naïveté de n’avoir rien remarqué, vont s’apercevoir qu’il n’y a plus de place sur les « i » tellement, on y met de points… enfin, je devrais dire de choux…

Certes, vous échappez aux panais. Mais (et avec un plaisir sadique), vous ne couperez pas aux choux. Déjà le Kale (nouveauté dans nos champs, mais réclamé par certains et aussi par notre clientèle anglaise et bobo !) qui, malgré la chaleur, loin des temps anglais, s’est plu ici. Ensuite le vert et on a commencé avec une dose homéopathique (oui, la moitié était homéopathique !) et vous remercierez ma bonté de ne les avoir plantés qu’en juillet pour éviter de commencer à en manger dès Août ! Pour compléter la gamme, il y a le chou-fleur, avec la variante Romanesco. Pour finir par les choux cabus (lisses) blancs ou rouges (mais plus blanc quand même !), et pourtant, je désespérais de les voir tourner en Août. Au final, il n’y a que 11 palox en stockage (allez, je vous dis le poids d’un palox de choux pour que vous puissiez imaginez tout le bonheur qui vous attend : 200kg) et seulement 4 pour les rouges…

Et promis Jean, je te cale des choux Bruxelles durant l’hiver…

Bref, s’il y avait autant de carottes l’année dernière, c’était pour vous adoucir cette année… parce qu’honnêtement, cela fait beaucoup de bonheur d’ici Avril.

Mais ne vous inquiétez pas, je sais que vous êtes fragiles et que trop de bonheur fait mal, alors il y a aussi du poireau…

Bonne semaine…

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