Archives pour la catégorie ‘Dans les champs – la gazette de Céline’

La gazette du 20 au 24 janvier 2014

lundi 20 janvier 2014

C’est en étant sous la serre jeudi dernier à écouter la pluie tambouriner une bonne partie de la matinée que je me suis dit que tout de même, avec un beau soleil, nos légumes semblent pousser beaucoup plus vite. Parce que 2h30 à entendre le soleil pleurer (dixit Agathe, ma fille. Personnellement, je garde une légende d’Amérique du Sud qui dit que lorsqu’il pleut, c’est Dieu qui ensemence le sol…), et bien on trouve que les feuilles des épinards se rabougrissent !

    Mais de toute manière, les jours rallongent et la pluie passe. Donc, au boulot.

Si l’état général du champ ne bouge pas (hormis le samedi quand des p’tits nouveaux se battent avec les poireaux…), les bettes sont levés et en phase d’être repiquées. Persil, ciboulette et thym sont semés. Cette semaine, je sème les choux raves et comme Alberto est en vacances, il va être difficile d’en faire plus.

Pourtant, la rhubarbe pointe le bout de ses feuilles, ce qui annonce un peu de binage avant de la couvrir. Et un petit nettoyage pour les fraisiers serait le bienvenu, histoire de remettre la bâche, pour, pourquoi pas ?, en avoir mi-Mai (le début du mois serait optimiste).

Et comme pour tout ça, il faut attendre notre joyeux luron parti voir si le Portugal était plus agréable que la France en Janvier, il ne reste plus qu’à aller préparer AMAP et marché.

Bonne semaine.

La gazette du 13 au 17 janvier 2014

lundi 13 janvier 2014

Après avoir passé une semaine à profiter de ce calme si particulier à cette époque, à remplir quelques tableaux en prévision des semis, à essayer de faire le point sur 2013, il faut tout de même s’y remettre.

Donc on a commencé : les bettes sont semées, encore que le nombre n’est pas vraiment défini. On sait qu’à cette époque, elles ont 90% de chance de monter et comme depuis 3 ans, elles font du mauvais esprit sous prétexte que le temps n’est pas à leur goût… On opte pour la prudence. Moralité, la serre ne sera pas complète, ce qui laisse de la place pour tenter oignon blanc et rouge pour des petites bottes de printemps et du fenouil.

Cette semaine, on sème le persil et le thym, et puisque les poireaux sont déjà arrachés 😉 Carlos aura le temps de s’occuper de sa peau (comprenez que comme personne ne veut le faire, c’est lui qui se colle à la machine à vapeur dans la serre), histoire d’être tout beau pour semer les épinards.

Naturellement, cela ne changera rien à votre panier immédiat où carottes, poireaux et navets règneront en maître jusqu’à épuisement des stocks (et peut-être radis noirs, panais et oignons, et patates encore que pour celles-ci, on ne peut pas dire que nous croulons sous la récolte…)

Peut-être qu’un concours de l’AMAPien le plus imaginatif en recette serait le bienvenu… ?

Et je ne sais pas si je vous l’ai dit, mais les carottes bien que hautes de seulement 5mm sont magnifiques. L’herbe à côté aussi, ceci dit, mais comme pour le moment, il est trop tôt pour agir, on admire. On pleurera dans 15 jours et on ne dégustera pas avant Mai.

Bref, patience, le joli mois de Mai n’est pas si loin.

Bonne semaine.

La gazette du 6 au 10 janvier 2014

lundi 6 janvier 2014

Appréciez chaque légume comme s’il était le dernier, apprenez de tout ce qui croise votre chemin, profitez de la boue sous vos mains, prenez de nouveaux sentiers, gardez le sourire et l’année sera surprenante…

Une année qui commence est comme un nouvel amour : on a des restes de ce qui nous est arrivé, une appréhension de l’échec, un cœur qui bat parce que nous en tenons les graines au creux de la main, le sourire quand on le voit germer et des larmes quand il n’a pas résisté…

Donc nous semons nos futures joies et certainement quelques échecs, la différence est que jusqu’à présent on partait du principe qu’il en fallait plus pour en avoir assez et qu’aujourd’hui, on a décidé d’en avoir juste assez.

Parce que nous ne sommes plus une exploitation familiale.

Parce que le temps nous manque.

Parce qu’on a envie de retrouver le plaisir de se baisser.

Ne plus courir après un légume, désherber moins mais mieux, vous voir tous les samedis à 14h le temps que l’on retrouve un équilibre.

Voilà ce qu’il se passera cette année, nous prenons le pari qu’en en semant moins, on gèrera mieux la production parce qu’on cavalera moins derrière ce qu’on n’aime pas (l’herbe, l’herbe et encore l’herbe) et qu’en définitif, nos légumes pousseront mieux et peut-être qu’on sortira la chaise longue…

Alors voilà le programme. Cela ne m’inquiète pas, en revanche Vitor, Carlos et Alberto ont un peu peur d’être débordés et mon père se dit qu’on n’y arrivera pas. Avec votre aide, on le fera.

Mais seulement avec vous.

Bonne année à tous.

 

La gazette du 28 octobre au 31 octobre 2013

mercredi 30 octobre 2013

Chaque jour, la terre se vide un peu plus de ses entrailles. Sans pitié, nous l’éventrons pour en tirer ses fruits : carottes, betteraves, endives. Nos journées suivent le soleil. Sa lueur nous trouve dans le champ. Quand l’obscurité lui succède, nous rentrons près de nos poireaux. On ferme la porte pour empêcher notre chaleur de partir (bien que le temps nous soit clément). Nos yeux piquent sous les effluves du poireau. Cela rappelle l’enfance. Ces soirées où plus rien ne bougent. Mes grands-parents face à mes parents dans la salle d’épluchage, les mains sales, le tablier où tombent les feuilles abîmées, les conversations sourdes, l’odeur de la terre mélangées à celle des poireaux, notre impatience de rentrer à la maison, à mon frère et moi, la porte battante qui s’ouvrent et se ferment au rythme de nos allées et venues.

Maintenant, on pleure moins sur les poireaux. Le lavage à grand renfort d’eau atténue leur piquant. C’est plus bruyant aussi. La lumière a toujours cet aspect brumeux. L’image parait plus jeune, même si l’on se rend compte que nos âges se rapprochent des parents de nos souvenirs. Doucement, on glisse avec le temps. Nos journées d’enfance deviennent nos semaines d’adulte.

Bonne semaine.

 

La gazette du 21 au 25 octobre 2013

lundi 21 octobre 2013

Nous poursuivons notre quête d’un hiver au chaud et pour cela nous abandonnons momentanément les carottes (histoire qu’elles grossissent un peu plus…) pour les endives. Toujours la même chose : une machine, des hommes, des paniers pour rattraper les réfractaires et une journée de folie. Surtout que là, il faut trier celles qui sont montées, des autres. De plus, on a eu un bel orage hier, histoire de faire patiner les bottes. Il y a des chances que celui qui est derrière la (grosse) roue du tracteur ait le droit à un petit masque de boue à chaque mètre parcouru…

Encore une semaine agitée où le temps nous semblera compressé. Heureusement, 3 petits sherpas nous tombent du ciel la semaine prochaine. Parfait pour finir de rentrer nos oignons (au moins, ils seront propres et bien rincés…) et les choux…

Bon, et si (j’ai bien dit « et si »), il nous reste du temps, il va falloir finir de planter mâche et salade. Mais pour cela, il faut aussi débarrasser les serres des tomates, des cadavres de concombres et de ce petit persil (enfin pour moitié, l’autre est perdu dans l’herbe) qui nous a fait tout l’été. Il y a aussi un problème de bâches. Elles sont multicultures, donc chouette ! Les copines peuvent se prêter leurs bâches, sauf qu’à un moment la salade en a marre que le chou rave (qui s’est décoré d’herbe depuis le temps) squatte ses affaires et les bettes râlent parce que le zinia n’en finit pas de faire sa belle avec ses jolies couleurs ! Donc on punit (en arrachant) pour remettre de l’ordre, parce que c’est toujours la même chose : ils ne savent plus où sont leurs affaires et il faut tout racheter !

Bonne semaine.

La gazette du 14 au 18 octobre 2013

lundi 14 octobre 2013

Des températures qui nous rappellent qu’il est temps de remettre un pull et surtout de rentrer tout notre hiver au chaud.

Donc aujourd’hui, on commence par les betteraves. On hésitait un peu avec les carottes mais comme l’eau n’est pas tombée du ciel et qu’elles sont dans un endroit amoureux de nos bottes en cas de pluie, les gars ont fait une pétition pour éviter le combat de boue (parce que franchement, ils en ont déjà un toutes les semaines de l’hiver avec les poireaux, alors trop de bonheur, tue le bonheur !). Ensuite les carottes, mais j’aimerais intercaler les potirons, et en même temps, il y a les choux blancs et les choux rouges qui n’aiment pas le froid. Encore que leur nombre (inexistant ou tout comme) ne leur donne pas la priorité. On a aussi le radis noir, mais peut-être qu’un peu de paille les réchaufferont (ainsi que les mulots… qui en plus auront le garde-manger à bout de dents). Les céleris raves ont comme échéance le 11 Novembre, ce qui laisse de la marge. Et pour les navets, un voile de mariée pour l’instant.

Tout ne sera pas rentré cette semaine, et on triche un peu (enfin, on gagne du temps) en programmant un panier relativement facile. Donc pas de poireaux. Je sais, c’est les premiers froids et une bonne soupe est la bienvenue, mais réservez vos soupes quand il n’y aura que du poireau dans les paniers…

Dans tous les cas, les légumes nous attendent parce qu’ils n’ont pas plus chaud que nous et que dans les frigos, ils voient leurs copains dans la caisse d’à côté. Encore que certains sont arrachés à la terre pour y retourner en mode forçage, comme les endives, alors pour les potins, tintin…

Bonne semaine.

La gazette du 7 au 11 octobre 2013

lundi 7 octobre 2013

Nous avions vu nos courgettes réduire comme peau de chagrin, et quelques rayons, des gouttes (grosses) d’eau et les revoilà… d’accord, comme on ne les cueille plus qu’une fois par semaine, ce ne sont pas de toutes petites, mignonettes à râper, mais plutôt des belles à farcir…

Mais si ce petit temps choupinou (enfin cela dépend si on est ou pas sous les grosses gouttes) nous fait de belles courgettes, cela a le même effet sur l’herbe. Non pas qu’on s’en soit beaucoup approché ses dernières semaines (patates obligent…), mais on a un p’tit vieux qui s’ennuie chez lui et qui arrive encore à pousser le motoculteur, et qui déprime : ces belles allées toutes propres sont à nouveau sales. Et comme on n’est pas gentil, on ne se bouscule pas pour s’y jeter. En fait, on se contente de tirer la caisse dans les allées. Après tout, une fois pleine (de carottes, betteraves, radis noir, un peu moins avec les épinards parce que moins lourds…) les caisses aplatissent pas mal l’herbe. Cela vaut bien un coup de binette. Et puis, les fruits des églantines sont bien rouges, les oignons ont quelques peaux, notre grenouille nous l’a dit (comprenez le p’tit vieux, alias mon grand père de 90 ans) : il va faire froid, alors on attend le premier coup de gelée pour éliminer l’herbe. Parce que de toute façon, cette semaine, on est perché dans les arbres pour cueillir les pommes. Encore que si on a assez de patience et la loi de la gravité faisant son œuvre, les pommes finiront par tomber. Peut-être qu’en plaçant les caisses en dessous avec des coussins à l’intérieur…

Bonne semaine.

 

La gazette du 30 septembre au 4 octobre 2013

lundi 30 septembre 2013

La mission de l’année du Grand Chef étant finie, un air de vacances souffle sur l’exploitation. Nos petites patates, bien que peu nombreuses, sont… en fait, on ne sait pas. Certaines ont été très vilaines (soit 1.5 patates de rendement pour 1 plantée), d’autres très moyennes( et dans le calibre et dans la quantité), d’autres assez généreuses (et ce sont toujours les mêmes !!!!). Reste les patates douces (notre essai de l’année). Pour l’instant, on est à 30 grammes par pied, pas de quoi faire une purée (et va falloir aimer la peau si on ne veut pas faire baisser le rendement !!!).

Donc maintenant que le pivot de la SARL Renard est enfin en frigo, on pense aux autres. Parce qu’avec ce superbe temps d’automne, on se souvient qu’il y a aussi betteraves, carottes, céleris raves et radis noir à rentrer. Sans oublier que cette fois, les tomates sont vaincues par le mildiou (normal avec le temps) et qu’on les enlève doucement pour y mettre des salades.

Les choux soulèvent le terreau et nous, on cherche l’échelle pour aller aux pommes. Elles sont nombreuses (comme quoi, les pommes en l’air remplaceront peut-être les pommes de terre dans les paniers…), certaines pas très belles, certaines très habitées (au moins, vous avez la preuve qu’elles sont bio, même si rencontrer un asticot dans sa pomme est désagréable) et d’autres très mignonnes.

Et puis, il y a nos courges. Je ne crierai pas encore victoire parce que certaines manquent de maturité. Alors si dame Nature pouvait attendre 4 petites semaines avant de faire la grimace cela permettrait à quelques potirons, potimarrons et butternuts de finir tranquillement leur croissance.

Bref un temps gris ne dérange pas mes légumes, mais surtout pas de gelée… nous ne sommes pas prêts psychologiquement. Pour nous, l’hiver dernier s’est fini au 30 Juin, alors s’il pouvait attendre le 21 Décembre pour revenir…

Bonne semaine.

La gazette du 23 au 27 septembre 2013

lundi 23 septembre 2013

Il fait beau (il ne pleut pas, donc il fait beau), la machine à patates est opérationnelle et il nous manque 2 gars… et peut-être un 3è après la crise « cardiaque » de mon père. Tout ça pour dire que les patates ne sont pas encore dans le frigo. Heureusement que l’année a fait qu’elles n’étaient pas nombreuses parce qu’entre le temps, le frigo (encore un moteur de mort mais il paraît que celui-là il n’a pas encore été changé, n’empêche qu’une formation de frigoriste ne serait peut-être pas malvenue) et les absences, ce n’est pas la fête de la patate.

Sans compter qu’avec 2 en moins dès le lundi, la semaine va être longue. Vivement samedi !

Avec tout ça, je n’ai pas encore semé les choux pointus, mais nos épinards le sont. Donc peut-être auront-ils du mal à être beaux avant Février, mais cela fera toujours plus tôt que Mars.

Nos bettes ont de jolies feuilles et après une année de mauvais esprit, il y a des chances d’en avoir assez bientôt pour les paniers. Et le poireau n’attend que la fin des patates, même si les premiers sont appréciés. Comme quoi on perd à se faire connaître.

Bref, les hommes sont sur les machines avec le Grand Chef sur l’accélérateur et les femmes aux champs avec la brouette en attendant un retour au calme, qui d’après le Grand Chef se profilerait pour la semaine prochaine si tout se passe bien. Mais comme il manque déjà du monde et des patates, il ne pourra pas y avoir encore en plus une panne. Trop de bonheur tue le bonheur, et on est vraiment trop fragile…

Bonne semaine.

Que dis-tu Céline ?

Que dis-tu Céline ?

La gazette du 16 au 20 septembre 2013

mardi 17 septembre 2013

Cette année, il y a deux camps. Celui qui nous contrarie : haricot en tête, tomate, patate, le CP (bref, mes filles) et la maladie (si elle ne prend pas un tour plus définitif). Celui qui nous réjouit mais fini dans le tas de compost (parce que trop, c’est trop) : concombre, courgette.

Donc une saison mi-figue, mi-raisin. En faire plus, mais pour quoi ? En faire moins, mais si les réjouissants deviennent les agaçants ?

En attendant, on essaye de sortir nos petites patates du sol. Dur comme la pierre la semaine dernière. Amoureuse comme tout cette semaine. Et un père qui ne parle que de 1974, année où il avait déclaré forfait pour les arracher au sol à cause de la météo.minnemolinardriwht

Alors on laisse l’eau s’infiltrer (en espérant qu’Octobre 2013 ne ressemble pas à Octobre 2012) et on s’occupe des serres. On enlève courgettes et concombres (qui ont très bien travailler cette année, mais en même temps s’ils pouvaient être plus régulier dans leurs efforts, cela arrangerait tout le monde…) et on prépare le printemps : salade, mâche, épinard, radis… j’en profite pour semer les choux pointus, jeter un coup d’œil aux choux (pas très gros, mais pommés), aux navets (il y a encore de la marge)et à la serre poivron/aubergine (mais l’été ayant disparu…)

Premières tâches de mildiou dans les tomates, Octobre n’est pas loin. Quelques potirons tâchent d’orange le feuillage, il va falloir les ramasser.

Et après : betterave, carotte, céleri rave, radis noir…

Bonne semaine.