Archives pour la catégorie ‘Dans les champs – la gazette de Céline’

La gazette de Céline du 17 au 22 septembre 2017

lundi 18 septembre 2017

novembre en août chez SARL Renard, maraîcher bio, 78Les nuits froides ralentissent le rythme, ce qui n’est pas pour nous déplaire. Les courgettes s’éteignent tout doucement, les tomates sont moins rouges et nos pas plus lents.

Bien sûr, il reste des haricots accrochés aux pieds, quelques milliers de salades à planter et la mâche à mettre en terre, sans oublier les épinards dont le bout des rangs semblent invisibles.

Mais le basilic devient noir et les concombres se comptent en dizaine, non plus en centaine.

Les caisses de poireaux se multiplient, les courges plus nombreuses à porter pour satisfaire les envies de soupe et la pluie revient souvent pour nous donner le goût de l’automne.

Les rayons du soleil nous chauffent le dos après l’averse et le Grand Chef déprime sur ses 20 rangs de patates à finir d’arracher, presque noyées dans le bout du champ… rappelant 1974 où la dernière a été arrachée du sol une semaine avant Noël (nous soupçonnons qu’ils étaient aussi pieds nus dans la neige…)

Nous pensons à vider les serres de l’été pour y mettre l’hiver, quand la brume envahit l’aube et que la saison est aux champignons. Mais la seule chose que nous aurons le temps de chasser sera le légume…

 

Merveilleuse semaine !

La gazette de Céline du 11/09 au 15/09 2017

lundi 11 septembre 2017

pluie d'été chez SARL Renard, légumes bio, 78Le travail nous dévore, se repaît de nous, se délecte de notre temps, et nous fait détester la moindre goutte de pluie qui nous retarde, la moindre minute d’obscurité qui nous empêche d’allonger le pas. Les journées sont longues. Les semaines ne finissent pas. L’une pousse l’autre. Il y a des infinis d’épinards, des mers de patates et le bleu des poireaux au fond de nos rétines. Des nuits courtes, des dimanches qui n’en sont pas, des haricots qui nous attirent. Les semaines sont des dodos avant les vacances. Ce n’est pas le moment de nous agacer. Ce n’est pas le moment d’avoir un bobo. Les nuits fraîches marquent nos courgettes, notre basilic et nous rêvons presque des premières gelées qui casseront notre rythme d’enfer. Point de lapin blanc mais nous courons après le temps, les légumes, nos têtes. Vite, vite, nous n’allons pas assez vite. Ce n’est pas le moment de penser aux poivrons qui commencent à rougir, aux concombres qui finissent leur saison et aux épinards qui nous submergent. Chaque jour, sa peine. Chaque jour, son imprévu. La pluie qui repousse l’arrachage des dernières pommes de terre et nous empêche de sortir la machine à haricots parce qu’elle est trop lourde et s’enfonce. Alors les patates seront pour demain peut-être et les haricots n’attendront que nos bras… Nos yeux seront sur les épinards, les garçons prépareront pour les dernières plantations et encore d’autres haricots, et encore des poireaux, céleris, navets, radis, radis noirs, tomates, courgettes, pommes de terre, salades, etc… etc… etc…

Vous l’aurez compris, et nous l’avions dit, l’automne est beau et nos journées sont infinies…

Merveilleuse semaine !

La gazette du 4 au 8 septembre 2017

lundi 4 septembre 2017

ciel d'orage chez SARL Renard, maraîcher bio 78Des bleus gris envahissent souvent notre ciel, déversant quelques gouttes de rage. Nous apprenons à jouer avec, estimant le temps avant craquement pour courir vers les imperméables… et quand le soleil joue avec les pétales des fleurs, s’amusant à flirter avec la transparence, la journée baigne de bonne humeur.toile d'araignée chez SARL Renard, maraîcher bio, 78

 

Les épinards s’étirent et nous décidons de courir après, laissant la tétragone sur le bord pour cette semaine. L’herbe grignote les bettes et le persil, alors nous tendons les mains pour contenir le problème. Les patates réclament notre attention et l’ont le lundi uniquement, parce que leurs cousines, nos Précieuses, sont rouges pour nous montrer l’urgence. Les courges se découvrent parmi leur feuillage qui devient sec. Les heures se perdent entre arrosage et binage, se gagnent entre récoltes et plantations. Les minutes sont précieuses pour finir un rang et souvent, nous nous essoufflons en listant tout ce qui n’est pas encore fait et devrait l’être avant la fin de la semaine…

Mais nous le savons, cette période est toujours très chargée et nous commençons le compte à rebours du nombre de dodo avant que la nature nous laisse quelques répits en s’endormant…

Merveilleuse semaine !

La gazette de Céline du 28 août au 1er septembre

lundi 28 août 2017

Septembre se profile et la saison de la chasse s’annonce… même chez nous !
Carlos part à la chasse à la biche et son faon en commençant par couvrir les grosses salades dont le cœur disparaissait sous leurs quenottes, et comme ils marchent quand même partout pour grignoter les bébés salades, Carlos laisse la radio allumée toutes les nuits au milieu des salades. Ce qui a marché, sauf que maman Chevreuil et son bébé n’en ont pas peur et viennent maintenant grignoter, à leur tour, les salades au pied du poste… Carlos se dit vivement l’ouverture de la chasse et en attendant, met des clôtures électriques partout…

Le grand Chef part à la chasse aux patates. A l’aube, à l’heure où blanchit la campagne, il attend… sur son tracteur, la machine prête, paré à toutes éventualités. Surtout les bonnes, parce que, cette année, il le sent, cela va être bien.
Nous, nous sommes sur le pied de guerre. Prêts à avaler la poussière, à ramper sous la machine, à manquer perdre un doigt, à avoir mal au dos, à profiter de la première panne, de la deuxième, de la troisième, à entendre des noms d’oiseaux, à rouler ventre à terre chercher une pièce, à déclarer forfait, à avoir chaud, soif, à être exténués, à plisser le nez à cause d’une patate pourrie, à papoter, à hurler parce qu’il aura accéléré, à ne plus savoir si ce sont les cailloux ou les patates qu’il faut enlever, à bénir la pluie, à attendre le crépuscule, à les trouver belle et à crier victoire quand elles seront toutes ramassées.

Parce qu’enfin, le Grand Chef respirera et que nous aurons presque l’impression d’avoir fini la saison… mais en attendant « action » !
Merveilleuse semaine !

La gazette de Céline du 21 au 25 août 2017

lundi 21 août 2017

tracteur sarl renard, maraîcher bio, 78Le Grand Chef est revenu de vacances et a repris ses habitudes auprès de ses pauvres Sherpas, c’est-à-dire nous… A peine arrivé qu’il nous fallait remplacer les socles de sa charrue et savoir si le chèque d’acompte a été tiré pour les pièces de la machine à pommes de terre parce que la facture n’en tenait pas compte et qu’il n’allait tout de même pas leur en donner trop… Bien sûr, tout cela séance tenante et ventre à terre, nous oublions l’herbe des fenouils et de la chicorée, tant pis si nous perdons le fil dès le lundi, il est là (et bien là !). Les patates fredonnent au loin, elles sont belles (comprenez grosses et surtout pas malades !), elles veulent être arrachées et lui ne rêvent que d’elles…

Nous, nous essayons de boucler le reste en galopant. Ces petites choses qui font une semaine comme tailler les tomates, arracher quelques orties, couper les quelques légumes qui traînent, la fourche d’un côté pour extirper les carottes du sol, la binette de l’autre pour décapiter ce qui peut l’être en vilaines herbes. Nous marmonnons, nous râlons… et nous décompressons en donnant des p’tits noms aux chariots. Parce qu’il y a un peu plus que trois haricots à venir, parce que nous aimons bien l’apéro et faire la couleuvre quand l’astre coule derrière la forêt, parce que les tomates sont encore nombreuses.

Mais comme nous sommes super trop forts (et qu’il n’en doute pas un instant, le bougre !), nous aurons le temps d’ouvrir et fermer les serres, remonter la machine avaleuse de patates et de récolter tous nos petits légumes…

Merveilleuse semaine !

La gazette de Céline du 14 au 18 août 2017

lundi 14 août 2017

Quand Août se déguise en Novembre….

novembre en août chez SARL Renard, maraîcher bio, 78Nous voulions de l’eau et nous avons un beau mois de Novembre. Nous n’avons pas encore remis les parkas (adieu bronzage !) parce que le thermomètre nous dit que ce n’est pas encore le moment, mais nous rêvons de feu de cheminée, de soupe bien chaude (peut-être à force de désherber choux et poireaux ?!) et d’un bon livre…

C’est une mini-hibernation avant la folie de la rentrée, un moment de repos parce que nous le savons, dans 1 semaine, nous ne laisserons plus traîner un haricot, ni une tomate et écumerons le carré de céleri rave à la recherche des plus gros, sans oublier les poireaux (notre mer imaginaire) que nous arracherons à la terre… Nous avons fait une petite beauté aux futurs concombres (qui nous chuchotent qu’ils aimeraient bien une p’tite laine avec leurs copines les courgettes…)

Bref, nous sommes un peu sur le pied de guerre. Les radis se sèment toutes les semaines, les herbes sont en place pour cet hiver, les dernières carottes presque hors du paquet pour de jolies bottes hivernales… et l’Ancêtre a même repris du poil de la bête et nous lui laissons la ciboulette, parce qu’après avoir eu tout un été avec des bottes de carottes made in Super Carlos, vous aurez un peu l’impression d’être au régime sec…

Merveilleuse semaine !

La gazette de Céline du 07/08/2017 au 11/08/2017

mardi 8 août 2017

Cette année, nous avons eu bien des tribulations au niveau du personnel. Alors pour compléter l’équipe, nous avons pris des binômes de p’tits jeunes qui voulaient se faire des p’tits sous. Notre expérience nous a prouvé qu’un p’tit jeune, reste un p’tit jeune et qu’il n’y a pas que ses parents qui sont… enfin vous savez ! Donc nous ne les embauchons que 4 heures le matin, pour qu’ils se remettent l’après-midi (mais il semblerait que les nuits soient bien occupées…)
Ah ! Ils sont mignons, ces poussins… mais voilà, nous, nous n’avons pas encore la patience. Nous, c’est : si tu as mal, force. Si tu as soif, tu n’avais qu’à prendre ta bouteille d’eau. Si tu as mal au dos, ça ira mieux ce soir dans ton canapé.
Mais un p’tit jeune, c’est un peu comme un chiot. C’est pataud… C’est plein de bonne volonté (tout ça parce que leurs vilains parents ne les subventionnent pas assez !), c’est chouchou, mais ça n’avance pas et quand vous les entendez, ce n’est pas parce qu’ils ont bientôt fini leurs rangs… Non, non, non ! C’est parce qu’ils sont en pause en dehors de la serre… sauf que cela fait 1h30 qu’ils ont commencé. Il y a aussi les batailles que vous interrompez au milieu des tomates, les consignes à répéter et le téléphone quand la terre est trop basse (nous non plus, nous ne comprenons pas le rapport, mais c’est un fait, quand il y a désherbage, soit les fesses sont au sol, soit le téléphone à l’oreille)…
Au départ, nous avions pensez à de p’tits boulots faciles en autonomie pour qu’ils soient peinards, c’est-à-dire cueillir et tailler les tomates, mais comme un enfant a besoin d’être cadré, c’est punition avec les grands…
Moralité, 16 ans est moins bien que 17 et cela commence à être pas mal à 19… et si vous écoutez le Grand Chef, il vous racontera qu’eux, à 16 ans, c’était chargement des petites bottes de paille ou foin à la fourche toute la journée… mais n’oublions pas que pour la génération de l’Ancêtre, c’était pieds nus dans la neige pendant des kilomètres pour aller à l’école… Ah! Qu’est-ce que c’est beau le progrès !

Merveilleuse semaine !

La gazette du 31/07/2017 au 04/08/2017

mardi 1 août 2017

Certains étés semblent ne jamais finir. Le ciel s’étire dans le vent, le soleil éclaire les secondes et la pluie chante jusqu’au petit jour. Les heures traînent parce qu’elles ne veulent pas rentrer. Le cri des enfants nous rappelle que l’école se fait buissonnière. Les aventures des autres ont l’odeur du large. L’évasion est toute proche, au bout des doigts. A bout de moto pour certaine. Des imprévus, des douceurs ensoleillées, des cailloux dans les chaussures.

L’herbe nous sourit, taquine. Bons joueurs, nous sortons la binette. La tomate nous charme en prenant sa plus belle robe rouge. Les glaïeuls fleurissent quand tout le monde prend la clef des champs. Mais nous, nous en fichons, l’été est là avec ses lots de glace, ses vacances qui nous murmurent ses aventures, ses envies de plus tard. Il reste une musique douce, des soirs de lassitude, de petites réussites, de jolis arcs-en-ciel. Il reste des tonnes de choses à faire et toutes celles qui n’ont pas été faites. Il y a le nouveau carré de carottes, les interrogations sur trop ou pas assez d’eau, l’absence de courgettes et les haricots qui, de rares, risquent de déborder pour le 15 Août. Nous tirerons notre copine la binette, accompagnée de la sarclette et précédée par la bineuse. Nos mains porteront la marque de la terre, nos sourires, celle du travail accompli.

Un été particulier, pas tout à fait comme les autres mais qui rejoindra nos souvenirs. Un été où nous allongeons le pas et le bras, où nous abusons de l’huile de coude. Un été où nous nous échappons pour mieux revenir pour y semer nos petits plaisirs… et d’autres graines.

Merveilleuse semaine !

La gazette du 24/07/2017

lundi 24 juillet 2017

Nous attendons la pluie et de petits nuages gris s’accumulent au-dessus de nos têtes. Mais point de pluie…

Par conséquent, nos légumes réclament toujours à boire, mais sont moins généreux. Forcément le temps maussade ne les incite pas à l’opulence.

Donc après avoir eu des haricots plein de fils parce qu’il n’était pas possible d’arroser les salades, les potirons, les choux et les poireaux avec les haricots et avouons-le, notre dos a choisi nos priorités… ben oui, nous préférons privilégier l’automne surtout avec les 2 pommes qui se baladent parmi nos 100 pommiers…

L’avantage avec la baisse des températures est un climat agréable en serre. L’inconvénient est que nous ne voulons pas quitter la serre et nous regardons, de loin, l’herbe conquérir les carottes… parce qu’elle, même sans eau, elle prolifère !

Au final, nous planterons la pain de sucre, les dernières courgettes, taillerons les tomates (c’est étrange, cette année, nous avons l’impression de ne faire que ça !) et irons arracher l’herbe avec notre parka…

A croire que Carlos a emmené notre soleil dans ses valises…

Merveilleuse semaine !

La gazette du 4/07/2017

mardi 4 juillet 2017

Semaine 27: pagaille d’herbe, de boulot et de sherpas…

Alberto Da Silva Pereira - Maraicher bio Saint Rémy L'Honoré Yvelines 78Dernière ligne droite pour Alberto. Nouveau plan B (bien que cette année, il semblerait que nous sommes déjà au plan E).

Parce qu’il y a du désherbage en pagaille. Les choux (qui vont être notre calvaire cette année), les poivrons, les betteraves, les vivaces, les oignons et les dalhias. Ce sont nos petites friandises, nos excuses à bronzer et nos délires de mauvaise humeur.

Heureusement, nous avons Bastien (mesdames, il y a moyen de se rincer l’œil s’il décide de faire tomber le haut…), Léo et Charles, jumeaux de 17 ans et Lucas pour nous aider en plus.

Bref, il y a du travail, beaucoup de travail, des imprévus parce que le Grand Chef adore nous voir ramper dans la boue et du soleil.

jeu de tracteur chez SARL Renard, maraîcher bio, 78Et comme certains p’tits boulots attendaient une accalmie, je vais en profiter pour agrandir mon carré de fleurs, replanter de la rhubarbe et convaincre notre Trop Mignon* (Antoine) de revenir parmi nous, même si Olivier a une âme de Trop Mignon* et que nous aimerions bien l’adopter aussi…

Donc des projets, pleins de projets et heureusement, Super Carlos ne le sait pas. Pour le moment, il profite d’avoir une armée à fouetter (mais doucement) et d’être en surnombre !

 

Merveilleuse semaine

 

* Trop Mignon : chez nous, pour être Trop Mignon, il faut s’excuser quand on vous pousse… Antoine, se voyant en passe d’être détrôné, nous a suggéré de mettre un coup de pelle à Olivier pour voir si vraiment il méritait sa place de Trop Mignon numéro 2… nous préférons attendre la fin de la saison pour explorer cette piste…

 


Aller à la barre d’outils