La gazette du 26 au 30 avril 2010

Ceux qui ont été contrariés dans leur projet de vacances de part les grèves et le volcan ont dû particulièrement rager en constatant le temps magnifiques qu’ils auraient pu avoir en vacances… et cela malgré les gelées matinales.

Nous, qui ne sommes que simples paysans, râlons du manque d’eau (mais où est donc passé ce vent d’Ouest qui était censé nous apporter l’eau ? Que le lutin farceur qui l’a échangé contre un vent du Nord-Est nous le rende !)

Mais bon, vous avez déjà vu un paysan content, vous ? Moi, non !

Mais qu’est-ce que c’est agréable d’avoir le soleil.

Rien que le matin pour aller cueillir les tulipes…

Imaginez : un dimanche matin, vers 6h30 pour que les tulipes ne soient pas trop ouvertes. Vous êtes là, au milieu du champs. Le soleil derrière vous, pas tout à fait encore présent. Juste un jaune très pâle qui chasse le bleu gris de la nuit. Quelques oiseaux. Parfois le coucou. Zut, c’était la première fois de l’année que vous l’entendiez et vous n’avez pas un sous sur vous. Dommage, vous ne serez pas riche cette année. Mais tous les ans, c’est pareil. Pourtant vous savez que cela vous apportera richesse si un sou traîne dans vos poches lors de son premier chant… Enfin, on sourit en l’entendant. Peut être l’année prochaine.

Pas un bruit à part la nature. Tout le monde dort. Nous aussi, encore un peu. Après tout, il est à peine 7h et on est dimanche. La rosée mouille les chaussures, donne froid aux mains quand on arrache la tulipe du sol. Pénurie de sceau pour elles, alors on casse les oignons. Peut être que si on avait le courage, on pourrait les replanter dans le jardin. Le fond du ciel se colore : une pointe de rose. Le soleil se lève. Vous étiez là avant lui. Parfois, il y a de la brume. L’air sent l’humidité. Fermez les yeux. Ecoutez. Un moment de bonheur. Juste vous, le ciel, le chant des oiseaux, l’odeur des tulipes mêlée à celle de la rosée, un geste que votre mère a fait avant vous pendant des années. C’est pour cela que l’on continue. Parce qu’il est tôt, qu’il n’y a personne et qu’après vous retrouvez vos enfants au fond de leur lit.

Bonne semaine.

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