Archives pour la catégorie ‘Dans les champs – la gazette de Céline’

La gazette du 19 octobre au 22 octobre 2020

lundi 19 octobre 2020

Carlos lavant les fenouils chez SARL Renard maraîcher bio Yvelines 78Est-ce que le couvre-feu sera mis à profit pour cuisiner ou est-ce que la vente à emporter sera à l’honneur ?

En attendant de répondre à cette question (nos cernes confirmeront la préférence de chacun et notre stock de carottes aussi !), nous attaquons nos récoltes de stockage. Les betteraves ont servi de travaux pratiques pour l’école horticole à côté de chez nous (et nous, nous aimons bien les p’tits boulots qui ne nous demandent aucune énergie !). Les courges sont en palox mais c’était le plus facile. Nous attaquons les carottes, un peu plus long …

Il y a d’autres légumes à rentrer mais, comme nous ne présumons pas de nos forces, nous ne pensons pas encore à la suite. Nous commençons à faire le bilan de certaines cultures. La quantité de tomates, l’échelonnement des haricots (trop en août et pas assez en juin), comment gérer la culture des choux, poivrons/aubergines en extérieur (ou pas ?).

Bref, plein d’interrogations pour faire mieux (car, sans viser la perfection, nous cherchons à coller le plus possible aux désirs culinaires de tous en respectant nos qualités de vie), et l’envie de dépasser cette année à la saveur très particulière où nous avons eu le bonheur d’avoir une super équipe sur qui nous reposer.

L’effervescence de septembre est retombée et notre année est pliée. C’est avec un sourire serein que ces trois derniers mois vont passer : il n’y a plus qu’à récolter les fruits de notre travail avant de passer à 2021 qui commence à se dessiner un peu plus loin …

Merveilleuse semaine …

La gazette du 12 octobre au 15 octobre 2020

mardi 13 octobre 2020

préparation carotte SARL Renard, producteur bio des yvelinesDe la pluie lundi, de la pluie mardi, de la pluie mercredi, des rayons jeudi, de la pluie vendredi … comment vous dire … notre semaine était … pluvieuse et nous humides. Personnellement, j’ai trouvé un grand intérêt aux épinards sous serre pendant que certains s’amusaient à jouer à Tarzan dans les pommiers. Dommage que tout ne soit pas en serre. Il nous faudra envisager des toits ouvrant pour notre confort de travail.

Mais, en attendant cette évolution technologique, nous n’avons rien trouvé de mieux que nos merveilleux cirés et notre motivation pour braver les éléments. Autant vous dire qu’à l’issue de la semaine nous détestons tous les gens qui ADORENT la pluie. D’ailleurs, le terrain de la mâche se transformait en sable mouvant, avalant chaque centimètre de mes chevilles ! Encore une chance qu’elle soit belle et ne nécessite pas trop d’épluchage.

Nous regardons le ciel et prévoyons les récoltes de stockage : betteraves, carottes, céleris, courges. Les radis noirs ont enfin une taille correcte pour être vendus. Heureusement qu’il ne fait pas froid, cela permet à nos légumes de continuer à grossir (nous espérons quelques choux et, soyons fous, même des choux fleurs pour Noël …). Pas encore le repos du guerrier, même si la saison est jouée, avec le Grand Chef qui nous rappelle chaque jour que nous n’aurons pas assez de carottes. Alors oui, il n’y a encore que des bottes car peut-être avez-vous décidé d’en manger plus que d’habitude et nous de ne pas en prévoir plus car le désherbage n’est pas notre passion. Mais le Grand Chef n’aura pas raison, quitte à lui mentir sur l’état de nos stocks en avril…

Merveilleuse semaine …

La gazette du 05 octobre au 08 octobre 2020

mardi 6 octobre 2020

Céline à la mâche, chez SARL Renard, producteur de légumes bio, 78Nous avions nos superbes imperméables verts, souvent le bruit de la pluie résonnant sur nos capuches, des coups de chaud quand le soleil pointait et transformait notre équipement en sauna, et nous appréciions que l’eau permette à nos papiers de coller à nos caisses malgré le vent, alors qu’un temps sec emporte nos jurons si le vent décide de se jouer de nous …

Oui, nous avons passé notre temps à vider le pluviomètre. L’avantage est que nos ongles étaient propres en cueillant les épinards, alors qu’habituellement la terre s’y glisse. Les courgettes ont ralenti brutalement leur fructification et les tomates se calment.

Enfin, nos navets ont une taille respectable et nous sommes heureux que l’altise n’ait pas continué de grignoter nos crucifères plus loin que le 20 août, laissant un créneau de survie.

Et, comme nous n’avons pas attaqué les récoltes de stockage, c’est une semaine où nous avons eu le temps de ramasser nos noix : un panier, quelques orties pour la circulation du sang, les gouttes qui tombent des feuilles, les écureuils qui nous maudissent et tout de même 7 caisses pleines !

Le Grand Chef, fatigué de nous voir repousser la cueille des pommes, nous a programmé la confection du jus de pomme dans 15 jours … Aussi, nous connaissons notre programme de la semaine.

Donc, si vous nous cherchez, il y a de fortes chances que nous soyons perchés …

Merveilleuse semaine …

La gazette du 28 septembre au 01 octobre 2020

lundi 28 septembre 2020

portrait des Sherpas chef chez SARL Renard, maraîcher bio 78Nous étions en T-shirt, dégagions une épaule pour éviter la marque de la bretelle et, tout à coup, l’apocalypse …

Il a fallu prendre pull, manteau et imperméable, ce qui nous offrait une petite séance de sauna quand un rayon se faisait plus vif !

La bonne nouvelle est que notre dernière variété de haricots a dépassé nos espérances. Son nom « speedy » était prémonitoire : court en culture, il viendra avant que l’eau n’ait raison de lui. Son côté je-suis-court, je-me-tiens-bien et j’arrive-en-paquet fait qu’il aura droit à sa place dans la serre pour la première saison de l’année …

Mais, pour le moment, nous enfilons nos bottes pour arracher plus de poireaux car la soupe donne plus envie que la salade de tomates …

Et, bien sûr, nous avons fini de ramasser les pommes de terre ! Heureusement, sinon nous aurions le Grand Chef qui se roulerait par terre avec toute cette vilaine eau qui contrecarre ses projets !!!!

Donc, cette semaine, ce ne sera pas du répit mais nous laisserons les betteraves attendre un peu pour l’arrachage et nous profiterons de la pluie pour nettoyer un peu les serres. Sans compter qu’avec ce temps le mildiou ne traînera pas longtemps … Dois-je vraiment vous dire que le basilic tourne au noir ou bien vous avez conscience que l’automne est là … ?

Merveilleuse semaine …

La gazette du 21 septembre au 24 septembre 2020

lundi 21 septembre 2020

courges bio chez SARL Renard Maraîcher bio 78Peut-être n’en avez-vous pas conscience mais cette semaine marque le moment où nous commençons à compter avant notre repos hivernal. 39 est la semaine où l’hiver semble proche.

Et pourtant, nous n’avons pas fini de récolter les pommes de terre et encore moins commencé le reste !

En revanche, une bonne nouvelle, notre dernier p’tit jeune qui s’est présenté (et que nous avons attaché à nos champs pour six semaines) est vraiment bien. Il n’a pas mal au dos et adore le contact de la terre … même s’il a commencé par sortir son couteau pour cueillir nos épinards.

Ce qui nous laisse enfin le temps de recueillir les quelques fraises qui trainent, les dahlias et de ne pas revenir 20 000 fois au même endroit car il faut à tout prix en cueillir un peu pour les débuts de la vente !

Et, cerise sur le gâteau, les dernières carottes ont même eu droit à un petit nettoyage !

Bien sûr, nous avons ressorti le short et tendons un peu le dos devant la pluie qui arrive, même si elle est salvatrice. Mais nous savons déjà qu’il y a du travail dans les serres : des courgettes et des tomates à débarrasser, des épinards à biner, et peut-être se perdre entre deux ballots de paille pour écouter la pluie tomber sur la bâche …

Merveilleuse semaine …

La gazette du 14 septembre au 17 septembre 2020

lundi 14 septembre 2020

cueille courge chez SARL Renard, producteur de légumes bio, 78Le lapin blanc a pris tout notre temps pour courir loin devant nous. Pourtant, nous étions tous présents mais les légumes demandent encore plus. Peut-être que les débuts de la mâche et des oignons blancs n’ont pas arrangé les choses !

L’idée de récupérer les stolons des fraises du bas est toujours dans un coin de ma tête mais les minutes manquent. Prendre le temps de biner les épinards semble compromis (et ceux en serre promettent de belles feuilles pour dans 3 ou 4 semaines !). Et nous ne parlons même pas de cette envie farfelue de ramasser les fruits tombés (pommes, poires et quelques pêches sanguines). Le Grand Chef alterne entre ses patates et ses pommes. Bref, il adore nous voir au sol ou en l’air pour des pommes !

Heureusement, l’essentiel est fait (bon, nous avons un peu oublié de semer coriandre et cerfeuil pour cet hiver …) et nous jouons avec l’urgence. Faire trois caisses d’épinards et une caisse de haricots maintenant, y revenir dans l’après-midi pour finir le travail, histoire d’en avoir pour commencer la vente … La bonne nouvelle est que notre frigo est tout vide à l’issue du samedi, ce qui nous montre que notre travail est apprécié (et que nous pourrions même en faire un peu plus mais ça, c’est une autre histoire …).

Merveilleuse semaine …

La gazette du 07 septembre au 10 septembre 2020

lundi 7 septembre 2020

matin à Noiremoutier par SARL Renard, maraîcher bio dans les Yvelines 78Je ne vous cacherai pas que je me suis esquivée trois jours pour profiter des derniers instants des vacances scolaires avec mes filles. Un petit périple en Vendée pour finir sur Noiremoutier-en-l’île. Je ne connaissais absolument pas mais j’avais en tête les fameuses pommes de terre. La traversée de l’île m’a intriguée avec ces terres de cultures enherbées et uniquement un maraîcher qui semblait vendre encore. La carte m’indiquait que nous étions à 15 min de la zone agricole donc, tout en profitant du lever du soleil, j’ai voulu me perdre au milieu des champs maraîchers.

Surprise ! De l’herbe, rien que de l’herbe … Je finis par tomber sur une personne et j’ai laissé ma curiosité parler. A mon grand étonnement, leurs cultures sont de décembre à juillet …

J’avoue, cela m’étonne un peu de savoir qu’ils ne poussent pas plus loin, entre les touristes qui seraient friands de produits locaux et leur manque d’autonomie légumière une grosse partie de l’année.

Cette réflexion vient du fait que nous avons de plus en plus de personnes qui nous rapportent ne pas trouver de producteurs et notre expérience tend à nous montrer qu’il faut maintenant cultiver un peu de tout et tout le temps, dans la mesure où le climat nous le permet …

Bref, je reste songeuse au fait que nos métiers se morcellent pour gagner, si ce n’est en productivité, au moins en efficience marge/gain de temps. Ce qui est, ne nous le cachons pas, le nerf de toute entreprise, si nous ne voulons pas passer notre vie à travailler (mot dont l’étymologie, rappelons-le, est tripalium qui signifie « souffrance » …).

Mais, en revenant ici, dans notre quotidien extraordinaire (ben oui, parce que je me suis fait la malle au moment le plus intense et Carlos a eu sa fille, bouleversant son rythme où nous le décollons à la spatule) ; en plongeant dans le retard pris … notre lapin blanc était loin devant et il a fallu apprendre à lâcher prise (malgré quelques déceptions car oui, nous n’avons fait ni fraises, ni radis roses, ni tous les épinards et laissé quelques pieds de haricots).

Et cette semaine, le mode patate est lancé. Donc, comme chaque année, nous avons des menaces du Grand Chef pour aller plus vite car, vous comprenez, en 1974, tout n’a pas pu être ramassé parce qu’il s’est mis à pleuvoir et si nous commençons trop tard, on n’y arrivera pas …

 

Merveilleuse semaine …

La gazette du 31 août au 03 septembre 2020

lundi 31 août 2020

Céline dans les écossés chez SARL Renard, producteur de légumes bio, 78La rentrée est à nos pieds et quelques légumes d’été décident de se faire la belle … comme les concombres. Après avoir débordé de générosité le mois dernier, il tire sa révérence. Nous attendons des bouderies des courgettes (encore que nous avons prévu la dose pour la dernière saison …) et nous réjouissons de constater que nos tomates ne font pas de mauvais esprit après avoir fait leur timide tout l’été. Nos bébés épinards sont en passe de devenir des pousses et pas sûr que nous ayons le temps d’exploiter cet état, faute de temps. Les haricots prennent le croquant des jours d’automne et remplissent moins vite nos paniers. Le Grand Chef commence à trépigner et, cela tombe bien, il ne remarquera peut-être pas que nous avons sous-estimé d’une à deux semaines la jointure entre nos saisons de carottes … car il nous l’avait bien dit. Remarquez, par esprit de contradiction, je pense que nos carottes toutes fines seront tout de même en bottes !

C’est aussi l’instant où nous essayons de faire un mini bilan : que devons-nous faire de plus ? Comment échelonner les semis pour avoir une continuité ? Comprendre que certains semis au 15 mars sont inutiles et qu’il y avait une raison si nous avions arrêté !

Et c’est aussi le moment de vous rabâcher (car vous oublierez vite) que cet hiver sera sans choux chez nous, leur taille étant tellement insignifiante que les probabilités pour qu’ils pomment sont quasi nulles (et là je ne parle que des choux verts et de quelques choux fleurs, le reste étant mort).

Un bel automne sous le signe du panais. Un été qui nous a réconciliés avec les melons (et oui, il faudra en planter beaucoup, beaucoup plus pour en avoir plus qu’un échantillon) et des heures où bichonner nos légumes sera notre objectif …

Merveilleuse semaine …

La gazette du 24 août au 27 août 2020

mardi 25 août 2020

couper les salades chez SARL Renard, maraîcher bio, yvelines 78Cette semaine est la dernière de calme avant le grand final 2020. Même si nous remarquons déjà les prémices des bonnes résolutions de la rentrée en voyant de nouvelles têtes.

Mais cette semaine est particulière car nous tentons de retenir l’indolence et, en même temps, l’excitation nous gagne. Car ne nous mentons pas, nous adorons cette période où le temps est compressé, où nous n’en avons pas, où nous courons partout pour tout boucler mais où vous êtes tous présents !

Nous n’en pourrons plus des haricots, essaierons de ne pas voir les fraises, trouverons les tomates trop nombreuses et oublierons l’herbe.

Mais cette semaine, il reste quelques préparatifs : planter le persil, arracher quelques herbes, couvrir nos navets (au cas où).

Cette semaine, nous aurons encore le temps de savoir dans quel ordre nos melons sont plantés et peut-être de récupérer quelques stolons de cette variété de remontantes que nous n’avons pas réussi à avoir cette année. Il y a les idées qui trottent dans notre tête pour tout organiser : cueillir les pommes pour faire le jus de pomme, empêcher la montée d’adrénaline du Grand Chef qui est en mode post-patate.

Bref, cette semaine est une semaine d’agitation. Un peu comme une pré-rentrée … et si nous couinerons dans moins d’un mois, cela fait du bien  de retrouver le grand bain !

Merveilleuse semaine …

La gazette du 17 août au 20 août 2020

mardi 18 août 2020

préparation SARL Renard, maraîcher bio, Yvelines 78Cette semaine, nous avons notre deuxième livraison de tomates pour les coulis, une visite de la chambre d’agriculture pour regarder nos chiffres de culture (temps de travail, rendement, etc …) et nous nous replongeons dans la préparation de la rentrée.

Car après vos vacances, vous serez nombreux à vouloir des légumes. Donc en plus des légumes d’été, l’automne s’invitera : courges, céleris et poireaux commenceront. Et vous arrêterez de bouder nos bettes (car oui, en ce moment, les poules les apprécient plus que vous, alors qu’elles sont au mieux de leur croissance et bientôt ne pousseront plus alors que vous vous battrez pour en avoir une botte rikiki … mais c’est une autre histoire !).

Dans exactement 15 jours, la folie de la rentrée reprendra tout le monde et nous préparerons à tour de bras. Nous n’aurons plus le temps de toucher une binette et le Grand Chef nous pourchassera pour arracher ses pommes de terre.

Nous en avons tous conscience dans les champs et espérons cette effervescence, même si le rythme aoûtien nous fait apprécier quelques heures creuses en nous disant : « aujourd’hui peut-être ou alors demain … ». Bien que Carlos soit toujours au taquet (et nous déprime parfois dans sa volonté de ne rien lâcher, parce que nous, oui, nous prendrions bien ces quelques heures pour flâner même s’il reste ces quelques herbes à arracher…).

Mais dans 15 jours, il n’en sera plus question. Il faudra aller vite, vite. Penser à tout. Ou à rien. Sourire de retrouver l’ambiance de reprise. Hurler de voir la liste s’allonger. Nous maudire d’avoir rajouté des melons et des oignons blancs au planning (heureusement, Baccary est en plus cette année !).

Et pour le moment, nous réfléchissons à l’endroit où sera planté le persil (serre verre ou plastique pour cet hiver), au fait que nos graines de salades ne sont pas encore arrivées (pour cet automne), à prier pour que les navets et radis noirs ne soient pas dévorés (par les altises), au plan B de 2021 si les altises sont toujours aussi présentes et menacent nos crucifères (ben, nous essaierons encore la patate douce, donc si l’été 2021 est pourri, vous saurez que nos désirs de patates douces provoquent un été 2012 ou 2016), et trions nos voiles car il faudra bien finir par semer nos navets. Car nous ne nous avouons pas vaincus ! Ce n’est pas parce que nous n’aurons ni choux de Bruxelles, ni Kales, ni choux rouges et peut-être quatre choux blancs que nous laisserons ces vilaines bêtes dévorer nos navets sans rien faire (honnêtement, nous espérons plus en la baisse des températures qu’en notre voile).

Merveilleuse semaine …